Scribblenauts n'avait pas été à la hauteur de ses ambitions, sans doute trop élevées, surtout avec une maniabilité aussi mal fichue. Des lacunes que Super Scribblenauts devait théoriquement combler, en y ajoutant l'usage des adjectifs. Cependant là encore, la promesse de voir ses idées les plus folles se matérialiser à l'écran rien qu'en écrivant leur nom n'a pas été tenue, en raison notamment de restrictions et d'incohérences parfois envahissantes. Ce cru Unlimited permettra-t-il enfin à la série d'exprimer tout son potentiel ?
Une chose est sûre, 5th Cell a décidé de donner plus de sens aux pérégrinations de Maxwell, par le biais d'un semblant de scénario : Né d'une grande famille d'aventuriers, notre incorrigible farceur (particulièrement avec votre serviteur aux commandes) a joué un bien vilain tour à un vieillard. Et le bougre s'est vengé en lançant une malédiction sur Lily, sa petite sœur, qui lentement, se transforme depuis en statue de pierre. Seul remède, les fameuses Starites que Maxwell doit rassembler en faisant le bonheur d'un maximum de personnes. Il s'en va donc parcourir le monde, dont les continents se déverrouillent au fil de ses bonnes - ou moins bonnes - actions. Car les personnages croisés (ce qui englobe les animaux et les objets les plus divers) ont souvent des soucis, ou des souhaits, naturellement synonymes d'énigmes ! Beaucoup d'entre elles se situent directement sur la carte, parmi les régions que Maxwell peut dorénavant arpenter, mais elles ne lui valent que des éclats de Starites la plupart du temps. D'autres devinettes sont regroupées autour d'un thème au sein d'un lieu précis, comme un hôpital, une salle de classe ou un restaurant, avec une étoile entière en récompense. Derrière cet univers ouvert très agréable à explorer, on retrouve ainsi la structure habituelle en niveaux des Scribblenauts. Les contrôles s'appuient sur la formule de la mouture Super, avec la croix pour diriger les mouvements de Maxwell, le stick pour la caméra, et bien sûr le stylet pour manipuler les éléments à l'écran.
Jeux de mots
Rappelons que le principe de la série consiste à résoudre des puzzles à l'aide de mots qui prennent ensuite forme dans le jeu, sachant que les noms propres, les termes copyrightés et vulgaires demeurent interdits. Il suffit par exemple de faire apparaître un médicament et de le donner à un malade pour le soigner. Dans un registre plus élaboré, ajouter l'adjectif "gonflé" à un poisson ballon lui permet d'effrayer ses congénères. Des combinaisons de propriétés viennent encore compliquer les choses, et c'est là que le moteur physique entre en jeu. Les réactions engendrées restent semble-t-il assez variables, tantôt logiques, tantôt carrément hasardeuses. Certaines suscitent d'ailleurs un tel chaos qu'elles nécessitent de remettre le niveau à zéro, une fois que l'on a bien ri du spectacle. La teneur des énigmes laisse une impression comparable, compte tenu de leurs solutions très discutables. Bien entendu, on arrive toujours à trouver un stratagème complètement azimuté qui fonctionne, néanmoins certaines idées qui paraissent couler de source tombent méchamment à l'eau. Citons le cas de cet endroit où l'on nous demande de bouler un immeuble et de construire quelque chose à la place pour faire plaisir aux habitants. Une piscine ? Nada, un indice indiquant ensuite que la population aimerait aller voir des films, au cinéma donc... Faut-il y voir l'illustration des différences de langage, pour ne pas dire culturelles entre l'anglais (la langue native de Maxwell) et le français ? En tout cas, il y a quelques différences entre les versions 3DS et Wii U. Cette dernière se montre un tantinet plus jolie, et aussi plus confortable grâce au grand écran du GamePad. De plus, elle dispose d'un éditeur d'objets, sur lequel nous nous prononcerons lors du test complet, puisque beaucoup reste à explorer avant la sortie du jeu, prévue le 8 février prochain sur Wii U et 3DS.