Kinect a manifestement du mal à convaincre les hard core gamers malgré son incroyable succès populaire. C'est pourquoi nous voyons débarquer de temps à autre des titres dits "gamer" afin de démontrer les capacités de la caméra de Microsoft au travers de jeux un peu plus profonds. Fable : The Journey est de ceux-là et reprend bien entendu l'univers d'Albion, si cher à la licence Fable de Lionhead Studios. Il s'agit donc d'un jeu en vue subjective dans lequel vous utilisez vos mains pour interagir avec le monde et surtout lancer des sorts. D'ailleurs, la démo que nous avons pu tâter il y a quelques jours était l'occasion de goûter à la partie combat...
Si RaHaN vous parlait lors de l'E3 2012 de l'univers, des interactions possibles avec le cheval du héros ou encore d'une certaine forme de liberté dans l'exploration, ce que j'ai pu pratiquer relevait bien plus du rail shooter que des possibilités offertes par un titre open-world. L'occasion de tester la réactivité de Kinect afin de juger de l'intensité des combats. Une expérience que j'ai trouvé plutôt satisfaisante.
Une main magique dans un gant de velour
La démo ouvrait sur Gabriel, le héros de cette épopée, qui se retrouve dans un donjon aux prises avec des gobelins. Un tutoriel s'engage alors dont le but est de faire comprendre aux joueurs le fonctionnement des rixes. Celles-ci se jouent avec les deux mains pointées vers l'avant, chacune ayant plusieurs fonctions (sorts, actions diverses, etc.). On peut bien sûr créer deux sorts distincts (un dans chacune de vos paumes), éventuellement les combiner mais aussi se défendre avec un champ de force en pliant le bras gauche, ou encore renvoyer les flèches des adversaires en se protégeant au bon moment. Le tout offre finalement un gameplay assez dynamique qui rythme des joutes plus subtiles qu'il n'y parait de prime abord.
Shoot them all
Pour exemple, certaines sections du donjon étaient plus propices aux combats à distance. Ainsi, des archers, planqués derrière des remparts, lançaient à tour de rôle des projectiles. En vous protégeant au moment de l'impact, les flèches étaient renvoyées à leurs lanceurs. Tout est ici affaire de rythme mais l'exercice se complique lorsque des gobelins viennent en plus vous chatouiller au corps à corps. Dans un tel cas, il faut jouer du même bouclier magique que pour se défendre des flèches mais ceci afin de repousser les coups d'épée des gobs. Dès lors on alterne entre renvoyer les flèches et parer les frappes des gobelins. Si cela n'est pas forcément évident, la pratique aidant on parvient à maitriser les deux assauts qui ne se produisent jamais au même moment. Mais comme chacun le sait, la meilleure défense reste l'attaque, alors lorsque l'on repousse les assauts du gobelin, il se retrouve vulnérable pendant un court instant. C'est le moment de projeter des boules de lumière, ou de feu, avec la main droite. Ainsi, rien que dans le tuto, on apprend déjà à apprivoiser trois types de mouvements. La défense contre les projectiles, parer les attaques au corps à corps et frapper avec ses sorts de base un ennemi. Prometteur, d'autant que d'autres magies viennent rapidement compléter votre batterie de sorts.
Combinaison magique ?
La main gauche profite d'un sort un peu particulier qui immobilise temporairement les ennemis. Il est même possible de démembrer certains adversaires (généralement... des squelettes) grâce à cette magie afin de les rendre moins dangereux. Cette option rigolote (il est possible d'arracher la tête ou les membres un à un) permet surtout de gérer plusieurs adversaires à la fois. L'un est immobilisé et démembré pendant que l'autre doit encaisser des boules de feu à répétition par exemple. Finalement, Fable : The Journey propose différents types de sorts en fonction de la main utilisée mais ce qui le rend si attractif, c'est l'impression de pouvoir créer des gameplay nouveaux en mélangeant des sorts où en les utilisant intelligemment. Pour exemple, lorsque l'on comprend que l'on gère un ennemi d'une main en l'immobilisant, que l'on en massacre un second avec l'autre grâce aux boules de feu, le tout en repoussant les flèches des archers à des moments-clés, le sentiment de dominer l'action se révèle particulièrement gratifiant. D'autant que les subtilités de gameplay ne devraient pas s'arrêter là. En effet, interagir avec les décors est possible pour faire s'effondrer des pierres sur certains adversaires par exemple, lancer des épées disséminées dans les lieux pour achever un monstre spécifique, etc. Avec un peu plus d'une dizaine de sorts et l'option de les combiner pour en créer de nouveaux, inédits, FTJ fait un peu de vous un apprenti sorcier, ce qui ne manquera pas de plaire aux plus jeunes mais aussi sans doute aux gamers en mal de profondeur dans les jeux Kinect.
Si nous ne nous attardons ici que sur les combats, sachez que Fable : The Journey ne proposera pas que cela, comme vous l'explique RaHaN dans son article, Fable : The Journey : on y a joué, nos impressions rênes en mains. Mais cette session nous a surtout permis de constater que Kinect réagit correctement aux mouvements du joueur si celui-ci est toutefois suffisamment exposé à la lumière. Dans ces conditions, les attaques à lancer étaient précises, même s'il faut un petit temps d'adaptation pour maîtriser les manipulations exactes à effectuer pour les lancer. Enfin, je terminerai en précisant que contrairement à ce que beaucoup pensent, le titre profite d'un design tout aussi travaillé que celui des autres épisodes de la saga Fable et que certains lieux étaient vraiment très agréables à l'oeil. Sachant que le titre sort dans quelques jours, je vous donne donc rendez-vous le 12 octobre 2012 sur Xbox 360 pour savoir si l'épopée de Gabriel est faite pour vous !