Considéré à sa sortie en 2007 comme l'un des premiers grands jeux de la Xbox 360, Lost Planet : Extreme Condition aura laissé une marque des plus agréables aux amateurs d'action. Puis vint l'heure du virage multijoueur initié par sa suite. Une direction aux allures de sens unique tant les fans de la première heure peinèrent à s'y retrouver, sans pour autant captiver un nouveau public. Coup de froid sur la série. Pour autant, dès la fin de ce développement, Capcom décida de relancer la machine. Nom de code : Project Trucker. Pour cela, dès la mi-2010, l'éditeur japonais contacta le développeur américain Spark Unlimited. Frissonnant ? Potentiellement, tant les précédentes productions du studio n'avaient jamais brillé par leur excellence. Mais laissons le passé là où il est pour mieux répondre à l'appel du grand froid...

A l'origine

Père de la série, Kenji Oguro souhaitait un retour aux fondamentaux. Ce nouveau volet permettra ainsi d'accompagner les premiers pas de l'Homme sur la planète EDN-III. L'heure est à la colonisation. Les conditions sont extrêmes. La trentaine bien tassée, la barbe finement taillée, Jim Peyton a laissé femme et enfants sur Terre. L'un de ses collègues n'est autre que le père de Wayne, héros du Lost Planet originel. Mineur, il est en charge de la pose de ces fameux convecteurs censés réchauffer ce glacial caillou. Ceux-là même servant de poste de survie dans le tout premier volet. Un travail alimentaire exécuté sans passion, mais avec une idée claire : faire du fric. Un maximum. Notre barbu a l'humour facile. Les cut-scenes efficaces. Visages travaillés, animations soignées. On est dedans. La longue présentation se déroulait sur Xbox 360 et présentait un rendu des plus aguicheurs. Nouvelle preuve que les consoles actuelles en ont encore dans le ventre.

Dead Space 2.5 ?

Pour être honnête, Lost Planet 3 m'a fait forte impression. Son atmosphère pesante, certaines séquences de tempêtes de neige, des décors travaillés avec ses pitons de glace délicieusement effilés... pour autant je ne peux m'empêcher d'y voir un violent copier/coller de Dead Space ! Et pas que dans "l'esprit". Je n'ose d'ailleurs imaginer la réaction d'Electronic Arts lorsqu'ils vont découvrir les premières images. Tout y est. De l'exosquelette du héros avec les marqueurs de vie intégrés, les plans holographiques, les discussions s'affichant en vidéo pendant votre progression, la caméra derrière l'épaule, en passant par le style général des couloirs, sans oublier un sound design similaire. Le virage action/horreur est d'ailleurs flagrant. Au-delà de l'hommage, on pourra se demander si ce plagiat numérique n'est d'ailleurs pas le vrai handicap d'un titre qui, pour emporter l'adhésion, devra encore trouver sa personnalité. D'autant que nous savons que les deux jeux sortiront début 2013. Un duel glacial en perspective.

Big Daddy

L'une des différences majeures avec le titre d'EA reste l'emploi de l'Utility Rig, sorte de géant d'acier vous permettant de progresser en extérieur. Ce robot bipède possède une foreuse et une pince vous permettant de vous frayer un passage dans le décor gelé (destruction des pans de murs), mais aussi d'affronter les Akrids, des plus petits aux plus imposants. Car même s'il ne s'agit pas d'un open-world au sens GTA du terme, l'univers de ce Lost Planet 3 se veut résolument plus ouvert et varié que lors des épisodes précédents. Certains décors offrent d'ailleurs des vues saisissantes. Le tonnerre gronde au loin. Les nuages s'amoncellent. La palette de couleurs joue sur les tons bleutés, les blancs saturés. Oui, vous aurez froid. EDN-III n'aura donc jamais semblé si organique, sans compter que vous pourrez désormais visiter de nombreux intérieurs (bases, cavernes...). Les passages extérieurs vous donneront d'ailleurs l'impression d'être une véritable proie. Les Akrids peuvent surgir de n'importe où. Les tempêtes vous emporter. Vous n'êtes rien.

Si Lost Planet 3 a tout de la copie-carbone de Dead Space, il n'en demeure pas moins d'ores et déjà efficace. Son ambiance bleutée, ses animations soignées, ses affrontements nerveux et sa réelle sensation de conditions extrêmes sont autant d'atouts pour lui permettre de séduire les amateurs d'action/horrifique. Son face à face avec Dead Space, début 2013, s'annonce déjà épique...