End of Nations. C'est un peu ce que l'on a l'impression de vivre en ce temps de crises et de campagnes présidentielles minables. De là à noyauter les Nations Unies pour en prendre le contrôle et renverser tous les pays du monde... Pour le MMO Stratégique de Trion, c'est un scénario exploitable, et qui mène à un conflit idéologique entre trois grandes factions. Alors, prêt pour la lutte finale ?
La stratégie emprunte plusieurs voies en ce moment : le chemin ardu de l'indépendance hardcore, avec les titres au tour par tour bien corsés de Paradox, ou la Stratégie « au secours je suis perdu » temps réel d'Eugen System avec Wargame European Escalation. Ou bien le grand large du MMO Free to play, comme on l'a vu avec le un-peu-trop-casual Age of Empire Online. Pour End of Nations, on tape déjà beaucoup plus fort dans la cible gamer. Rien que l'univers SF alternatif composé par Petroglyph et Trion nous montre qu'on n'est pas là pour rigoler. Guerre totale entre trois organisations (deux pour les joueurs, une pour l'IA), avec des régions à contrôler pour asseoir sa dominance. Non, vraiment, c'est du sérieux. Même si on peut peindre ses chars en rouge et jaune à petits pois*.
Un plan sans accroc
Les méchants de l'Ordre des Nations ont d'abord oeuvré au sein de l'ONU pendant près d'un siècle après la Seconde Guerre Mondiale pour saboter la situation internationale, avant de pouvoir reprendre les choses en main par la force. Les gentils résistants du Front de Libération ont du pain sur la planche pour faire renaître les valeurs de la démocratie. Quant aux dissidents conservateurs du Cartel de l'Ombre, ils ont aussi fort à faire pour s'imposer la dictature bienveillante qui était le but originel du fondateur de l'Ordre des Nations, un certain Pierre Frenay. Voilà la situation qui vous attend dans End of Nations. La campagne solo pourra se jouer seul, ou en coopération jusqu'à cinquante (oui, 50). Mais attention, l'Ordre des Nations n'est pas jouable. Vous ne pourrez qu'être méchant modéré avec le Cartel de l'Ombre. Et bien entendu, le Joueurs vs Joueurs vous promet différents modes, avec des affrontements pouvant aller jusqu'à 26 vs 26.
La stratégie de groupe
Pour ces premières impressions organisées par Trion, nous avons pu voir ce que donnait End of Nations sur le terrain, avec une bataille à 12vs12, ainsi qu'un petit passage dans un mode 1vs1. End of Nations sera un Free to play et offrira un certain nombre d'unités en début de jeu. Il faudra élargir ses possibilités en les débloquant. Mais pas question de débarquer au front avec toutes ses forces. Avec un certain nombre de points, vous vous composerez une escouade que vous allez garder toute la partie. C'est ici qu'on ressent le plus l'aspect MMO : si vous vous spécialisez, vous aurez votre rôle à tenir dans l'action, comme dans un RPG. Ainsi, pendant la démo, j'avais une escouade clairement puissante contre les unités d'infanterie set aériennes. Ce rôle « Spec Ops » était accompagné d'objectifs secondaires personnels sur la carte (ayant aussi un penchant pour la destruction de bâtiment). Bref, End of Nations est un jeu de stratégie qui vous invitera à bien choisir votre place dans les combats avec de nombreux adversaires et autant d'alliés.
La meilleure défense...
C'est encore plus évident quand on voit les résultats d'un manque d'organisation flagrant, comme cela a été le cas lors de notre partie d'essai. Une tactique de groupe et beaucoup de communication ne seront pas de trop. La carte proposait pourtant des objectifs simples : capturer trois points de ressources sur les cinq disponibles, pour faire tomber le bouclier énergétique de la base adverse afin de l'attaquer directement (en évitant que cela vous arrive, à vous !) Vos unités sont parachutées dans votre camp et, si elles sont détruites, les renforts seront payables en ressources pour reconstituer votre escouade. Certaines unités possèdent des compétences propres à activer, et en tant que commandant, vous pouvez avoir accès à certaines attaques puissantes, selon les points contrôlés et vos ressources. La carte 1vs1 était tout aussi directe : chacun dans son coin, les deux antagonistes doivent résister le plus longtemps à de nombreuses vagues d'ennemis dirigés par l'IA. Bien entendu, il est possible de capturer des points de ressources et de harceler l'adversaire en lui rajoutant des vagues d'unités sur la tronche. Là encore, on imagine qu'une escouade bien pensée pour la défense aidera grandement.
On peut la refaire ?
Tout cela était plutôt sympathique, même si tous les joueurs présents se sont accordés pour dire que ça ne manquait pas de boulot côté finition et équilibrage des unités. End of Nations n'est pas spécialement facile à prendre en main, et quelques défauts n'arrangent rien : peu de retours sur ce qu'il se passe sur le terrain (« ah, on a gagné ? Je croyais qu'on perdait. »), interface pas toujours très claire, méconnaissance de toutes les subtilités du jeu (quelqu'un peut soigner les unités ou bien... ?) Pour ce dernier souci, il faut bien dire qu'on a été jeté dans le bain avec l'eau des bébés, etc.
End of Nations se prépare donc à conquérir les fans de STR en mode MMO. Il faudrait des accès à la bêta sur PC pour commencer les vrais bons retours. En attendant, les amateurs du genre peuvent espérer un titre solide et mature, avec toutes les options pour jouer en guilde de manière significative. En revanche, si vous aimez gérer des tonnes d'unités à vous tout seul durant vos parties, vous allez être un peu déçu.
*si vous avez à présent la chanson de Dorothée dans la tête : c'était fait exprès.